La Dépèche du Midi : quand le théâtre rend justice
Albi. Homophobie et discrimination: quand le théâtre rend justice
Publiéle
Des comédiens très pro pour un auditoire concerné et captivé, sur les bancs du Palais de justice.
DDM Emilie Cayre
Dans l’auditoire, une cinquantaine d’élèves de 15 ans à 18 ans des lycées Rascol et Toulouse Lautrec d’Albi. Au prétoire, les comédiens professionnels du Théâtre forum- école citoyenne de Toulouse. Avec au menu, des saynètes interactives sur le thème des discriminations et de l’homophobie au quotidien. À la barre, des témoins experts, Gérémie Blanc, président du tribunal de justice, Camille Luciani et Christel Cadars du collectif Diversité Pastel, le CDAD (conseil départemental de l’accès aux droits), la Dilcrah, Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, une psychologue et une juriste de l’Association judiciaire du Tarn France-victime.
De quoi répondre à toutes les questions de jeunes auditeurs volontaires et particulièrement attentifs. "Ça nous intrigue… Je suis venu découvrir un univers que je ne connais pas…
Ça m’intéresse
de comprendre ; j’ai besoin de me faire ma propre idée" expliquent tour à
tour Nathan, 16 ans, Eloïscha, 15 ans, et Riwal, 15 ans. Dans le cadre
de la journée internationale de lutte contre l’homophobie, la
transphobie et la biphobie, le 17 mai, le ministère de l’éducation
voulait agir contre toutes les formes de discriminations liées à
l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre.
Restait à trouver la
forme.
Le travail des comédiens, en scène ouverte et interactive, s’est révélé plus que pertinent.
* Première saynète, dans un gymnase de lycée. Le professeur d’EPS a prévu une séance de lutte, garçons d’un côté, filles de l’autre. Sauf que pour Emma, devenue Mattéo, pas question d’aller avec les filles. "Ta transition, je commence à en avoir jusque-là" s’emporte le prof dépassé. "Tu fais des histoires pour rien" enchaîne une camarade. "C’est injuste et discriminant" s’effondre Mattéo.
* Deuxième épisode, à la terrasse d’un café plutôt que chez eux, Suzanne et François attendent leur fille Marie qui doit leur présenter son amoureuse. "Tu verras, ça te passera, finit par dire la mère à sa fille".
* Autre situation, dans un parc, un couple de jeunes femmes fait des selfies. Arrive un homme qui les agresse verbalement. Autant de situations qui finissent en rupture.
Les jeunes auditeurs ont cherché
ensemble comment faire évoluer les scènes,
changer les attitudes, pour
améliorer l’issue.
Plus de deux heures de réflexion sur la réalité des victimes d’homophobie
Passionnant et révélateur.
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